24 de jun : lei fuec de la Sant-Jan

 24 juin : les feux de la Saint-Jean

 

Les Gapençais n'ont pas perdu la flamme. La tradition des feux de la Saint-Jean est certes perpétuée de façon hésitante à Gap. En 1973, le Pays Gavot, qui venait de voir le jour, et le comité des fêtes avaient remis la tradition au goût du jour place de Verdun. Depuis quelques années, le CMCL a pris le relais et quelques centaines de danseurs viennent chaque année célébrer le solstice d'été au théâtre de verdure, en dansant polkas, mazurkas, bourrées, branles et autres valses. Plusieurs quartiers de la ville ont aussi maintenu cette coutume.

A l'occasion de "Gap, Ville des Alpes de l'année 2002", le groupe folklorique du Pays Gavot a initié un renouveau de cette tradition ancestrale. Pour respecter l'esprit de cette fête qui veut que les quartiers se répondent par leurs feux, il a été imaginé de transmettre la flamme aux différents quartiers participants, depuis un premier feu allumé devant le château de Charance. Et pour transporter la flamme, ce sont 50 relayeurs de l'Office municipal des sports qui ont été mobilisés pour courir allumer les feux des quartiers.

En 2003, c'est la Flamme du Canigou, venue de ce sommet des Pyrénées, qui a servi à allumer le feu du CMCL, d'où sont ensuite partis les athlètes de l'OMS vers les cinq autres feux de la ville. Après un diaporama sur la tradition des feux du solstice d'été, le comité des fêtes a servi la "soupe aux herbes de la Saint-Jean", afin de résister jusqu'au bout de la nuit la plus longue de l'année. Et en 2004, l'expérience a été renouvelée dans six quartiers de la ville...

Une tradition ancestrale

La fête de la Saint-Jean d'été (saint Jean-Baptiste) se célèbre le 24 juin ; elle marque le solstice d'été et revêt une grande importance dans nos montagnes éprouvées par la rigueur de longs hivers. Les feux autrefois allumés pour célébrer le solstice d'été ont été adoptés par le catholicisme qui y voyait un symbole de saint Jean, "lampe ardente et brillante".

Au fil des siècles, cette tradition populaire a connu des aléas, en particulier du fait de l'hostilité de l'Église - à certaines époques - à cette manifestation initialement païenne.

Le 23 juin 1636, l'évêque de Gap, le gouverneur et le juge sont invités à cette manifestation par les consuls Combassive, Mutoris et Grimaud. Les feux de la Saint-Jean ont alors lieu place Saint-Étienne (actuellement place Jean-Marcellin) en présence des autorités civiles et religieuses.

Mais, quelques années plus tard, le 23 juin 1649, les consuls et conseillers de Gap doivent intervenir auprès de l'évêque pour maintenir les traditions, menacées à la suite d'incident. Ils décident que de "très humbles remontrances seront faites à Monseigneur de Gap de maintenir et conserver la Ville dans ses honneurs, prérogatives et privilèges aux actions et cérémonies publiques à elle accoutumées, aux processions de la feste-dieu octave, feu de joye la veille de la Saint-Jean-Baptiste et autres, et ne souffrir point le trouble que le lieutenant de son juge qui se flatte de les vouloir précéder cérémonies y paroisse..."

En fait, jusqu'au XIXème siècle, cette tradition est maintenue, et un prêtre ou l'évêque bénit le feu qu'allument les conseillers de la Ville.

Les feux de Gap auraient aussi connu une tradition plutôt barbare jusqu'au XIXème siècle, le "sacrifice des chats", qui a pratiquement disparu en France en 1648 à la demande du jeune Louis XIV, y ayant perduré. Selon le préfet Ladoucette, "on plantait un arbre qu'on entourait de fagots secs, liés de branchages verts, de manière que le tout format une sorte de pyramide à l'extrémité de laquelle on attachait un chat vivant. Vers neuf heures du soir, les magistrats venaient, en grande solennité y mettre le feu avec des torches, aux acclamations de tous les habitants..."

Aux environs de 1930-40, on allumait encore des feux sur toutes les collines du Gapençais. La nuit venue, chaque hameau ou village allumait son feu et chaque brasier se répondait ainsi. On se livrait alors à de fameuses farces. Dans la journée, la jeunesse avait à cœur de préparer le plus beau feu, et n'hésitait pas à essayer d'allumer avant la nuit celui du hameau voisin ! Des barri (barricades) étaient aussi élevées dans les rues, à l'aide de charrettes, brouettes, barrières, portes et autres objets qui étaient "empruntés" dans les maisons et les fermes. Leurs légitimes propriétaires devaient ensuite venir récupérer leur bien sous les rires des farceurs...

Il est longtemps resté de tradition que les jeunes gens fassent le tour des différents feux d'un secteur à l'autre chantant et dansant autour de ceux-ci, et les sautant. Les jeunes filles qui souhaitaient se marier dans l'année devaient visiter sept feux -voire les sauter- en formulant ce souhait : "Gran San Jan, faï qué sé marian dinc l'an" (Grand saint Jean, fais que nous nous marions dans l'année). Pour avoir toutes ces vertus, les feux devaient être carrés, afin de représenter les quatre points cardinaux, et composés de sept bois différents : l'acacia pour la longévité, les arbres fruitiers pour la fécondité, l'érable pour la fidélité...

La population prêtait par ailleurs de grandes vertus aux herbes cueillies dans la nuit de la Saint-Jean. Les personnes qui avaient une maladie de la peau s'en assuraient la guérison en se roulant, tout nus, dans l'herbe couverte de rosée, cette nuit-là.

Les jeunes filles cueillaient cette nuit-là une rose, qu'elles plaçaient dans une boîte métallique fermée hermétiquement, pour la retrouver intacte et parfumée à Noël par la vertu de la rosée de la Saint-Jean.

Dans le Gapençais, on faisait provision de cette rosée dans une petite bouteille. Pour cela, on traînait un linge blanc sur l'herbe puis on le pressait pour recueillir la rosée.

La tradition des feux s'est maintenue au XXème siècle, en particulier dans les hameaux de Gap. En 1973, le Pays Gavot, qui venait de voir le jour, et le comité des fêtes avaient remis la tradition au goût du jour place de Verdun. Depuis quelques années, le CMCL a pris le relais et quelques centaines de danseurs viennent chaque année célébrer le solstice d'été au théâtre de verdure, en dansant polkas, mazurkas, bourrées, branles et autres valses. Plusieurs quartiers de la ville ont aussi maintenu cette coutume.

C'est en 2002, à l'occasion des festivités de "Gap, Ville des Alpes de l'année", que le Pays Gavot a initié, avec le CMCL, l'OMS et plusieurs associations de quartiers, un renouveau des feux de la Saint-Jean. Suivant la tradition, qui veut que les feux des différents quartiers se répondent, il a été imaginé de faire un premier feu dont la flamme, portée par des athlètes, alimenterait ensuite les autres brasiers.

En 2004, l'initiative a été encore renouvelée, puisque le premier feu a été allumé au CMCL. Et, comme l'an dernier, des relayeurs de l'office municipal des sports ont ensuite allumé les différents feux à Romette, au Haut-Gap, au Clos de Charance, à Fontreyne et à Saint-Jean.

Les traditions de la Saint-Jean

Organisation : groupe folklorique du Pays Gavot, Ville de Gap, Office municipal des sports, Office municipal de la culture, CMCL, comité des fêtes de Gap, comité des fêtes de Charance, associations des quartiers de Fontreyne, du Haut-Gap, de Saint-Jean, association de Romette, Ricochet, chorales et groupes musicaux...

 

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